
http://www.fcna.fr/articles/20052006/it ... 050406.php
Nantes, le 5 avril 2006. Vous avez été une nouvelle fois très nombreux à poser vos questions à Julio Rossi, à l'occasion de cette nouvelle interview interactive. Retrouvez à présent les réponses de la dernière recrue du FC Nantes.
es anciens coéquipiers de Bâle, Christian Gimenez et Patrick Müller, t'ont-ils conseillé avant ta venue en France ?
Christian Gimenez, oui. Pour Patrick Müller, il était encore en Suisse au moment où je suis arrivé ici. Mais je lui avais parlé car il avait joué trois ou quatre ans à Lyon. Gimenez, que j'ai eu au téléphone, m'a conseillé de venir en France, à Nantes, car c'est une grande équipe. Je le savais déjà car c'est une équipe connue partout, en Argentine aussi car il y a eu beaucoup de joueurs argentins. Gimenez m'a parlé du football français. Il m'a dit que c'est plus rapide, plus puissant... Patrik Müller m'en a bien parlé aussi.
Quels sont tes objectifs à court et moyen terme au FC Nantes ?
A court terme, c'est d'être en forme pour jouer beaucoup de match et à bien jouer. Ca sur le plan personnel. Avec l'équipe, c'est d'arriver le plus haut possible.
Le fait que tu sorte en cours de match était-il prévu ?
Ce n'était pas prévu mais l'entraîneur me connaît depuis plus de deux mois et il sent peut-être que, après cinquante-cinq ou soixante minutes, je perd un peu de fraîcheur, de puissance... Alors il me sort mais je pense que c'est normal car c'est aussi vrai que, pour l'instant, je ne peux pas jouer quatre-vingt-dix minutes. Ca, ça arrivera avec le temps et ça fait partie de mes objectifs.
"L'objectif est d'aider l'équipe à gagner"
Te sens-tu plus l'âme d'un buteur ou d'un passeur ?
C'est plus beau de marquer. Mais marquer ou faire une passe décisive, pour l'équipe, c'est la même chose. Pour moi, c'est la même satisfaction car l'objectif final est d'aider l'équipe à gagner.
Peux-tu donner les points forts et les points faibles du FC Nantes ?
Il y a beaucoup de points forts. C'est une équipe très technique et, quand on joue avec les mouvements et l'envie qu'on a joués contre Lille, on peut créer des problèmes à toutes les équipes. C'est une équipe jeune et c'est bien parce qu'il y a beaucoup d'envie de faire des choses, de gagner des choses. Dans les points faibles, sur ce que j'ai vu depuis mon arrivée, il y a peut-être - et cela me concerne aussi car j'ai fait une erreur contre Metz qu'on aurait pu payer cher - le fait d'être plus attentifs sur les coups de pied arrêtés. On a pris des buts comme ça et c'est une question de concentration. C'est l'unique chose que j'avoue qu'on peut beaucoup améliorer.
Que manque-t-il à Nantes pour jouer le haut du tableau ?
Je ne suis là que depuis quelques mois et je ne peux pas dire sur les premiers six mois. Je me répète, la chose que j'ai vue qu'on peut améliorer, ce sont les coups de pied arrêtés défensifs. Le foot a malheureusement changé et les coups de pied arrêtés sont décisifs.
Tu as un rôle important sur les coups de pied arrêtés offensifs. Est-ce quelque chose que tu travailles ?
Oui. A Bâle, je travaillais beaucoup avec Delgado, qui est mon beau-frère. Il les tire très bien. On a travaillé les coups de pied arrêtés. Mais je pense qu'on a aussi le potentiel pour marquer de la tête car nous avons des joueurs très forts de la tête pour marquer.
"Tactiquement et physiquement, les défenseurs sont très forts en France"
Quel joueur t'a le plus marqué à ton arrivée à Nantes ?
Il y en a beaucoup, mais Mauro m'a beaucoup marqué. Parce qu'en tant qu'Argentin, les relations qu'il a avec tous les joueurs, il m'a impressionné. Il s'est très bien intégré dans le groupe. Après, il y a Da Roch'. Il a la technique... tout le groupe m'a impressionné parce que le niveau technique est très élevé.
Que penses-tu de la Beaujoire et du public nantais ?
C'est extraordinaire. On a une position difficile en championnat, quatorzièmes, et il y a 25 à 30 000 personnes au stade. C'est extraordinaire. Pas seulement la quantité mais aussi l'ambiance. On entend les supporters pendant tout le match.
La Coupe de France est-elle devenue votre objectif numéro 1 ?
Oui, bien sûr. C'est notre objectif le plus important et on veut arriver jusqu'au bout.
Que penses-tu du niveau du championnat de France ?
J'ai vu des choses très belles, des équipes très solides, des joueurs extraordinaires - à Nantes aussi - et je suis très content d'être ici. En arrivant en France, le niveau des joueurs qui arrivent augmente. Et les stades que j'ai vu jusqu'ici sont très beaux avec beaucoup de supporters.
On dit qu'en France, on ne marque pas beaucoup de buts. Qu'en penses-tu ?
Tactiquement, toutes les équipes travaillent très bien défensivement. Physiquement, les défenseurs sont très forts. C'est pour ça.
A la Coupe du Monde, supporteras-tu l'Italie ou l'Argentine ?
L'Argentine parce que je suis Argentin. Je n'ai jamais habité l'Italie. J'aime bien ce pays, j'y vais en vacances, je parle italien. C'est mon deuxième pays mais je suis Argentin. La finale, peut-être Argentine - France.
Evoluer dans la sélection nationale te semble-t-il encore possible ?
Je pense que c'est très difficile parce qu'en Argentine comme en Italie, il y a beaucoup de bons joueurs, des stars, de quoi faire trois équipes nationales. Aujourd'hui, c'est impossible.
"Pour moi, le FC Nantes est quelque chose de très grand"
Comment a débuté ton parcours de jeune footballeur ?
J'ai commencé à jouer à cinq ans. J'ai fini l'école à 17 ans et je suis parti à Buenos Aires, a River Plate. A vingt ans, je suis parti au Japon un an pour un prêt. Depuis tout petit, mon but était de devenir joueur professionnel et je suis content de pouvoir vivre du football.
Y a-t-il eu un déclic ou une personne déterminante dans ce parcours ?
Mon père. Il m'a toujours aidé. Il m'a dit que je pouvais faire ce que je voulais dans la vie mais que si je voulais le faire, il fallait le faire jusqu'au bout. Il m'a beaucoup aidé et il m'a parlé aux bons moments. Quand on est jeune, ce n'est pas évident de ne pas sortir, de ne pas manger certaines choses... Mon père a joué au football et il m'a peut-être conduit quand j'ai commencé à être joueur.
Pourquoi avoir quitté Bâle où tu jouais l'Europe pour le FC Nantes ?
C'est une question d'ambition. Pour moi, le FC Nantes c'est quelque chose de très grand. Un club dont j'entend parler depuis que je suis enfant et beaucoup de joueurs qui ont joué en équipe nationale ont évolué ici. Alors quand j'ai eu la possibilité de venir en janvier, c'est vrai qu'on était premier en championnat avec huit points d'avance et en huitième de finale de la Coupe UEFA. Je devais décider en trois ou quatre jours. C'est rapide mais l'envie de joueur à Nantes et dans le championnat français a fait la différence. J'étais très bien à Bâle. J'ai gagné deux championnats et peut-être en course pour un troisième, la Coupe UEFA... mais c'est l'envie de jouer au FC Nantes et en France qui a fait la différence.
"Le Japon, une expérience très positive"
Y a-t-il des images fortes que tu conserveras du FC Bâle ?
Oui, bien sûr. La saison où on a gagné la Coupe, on a été en Ligue des Champions où on a fait les deux poules... c'était une année extraordinaire ! Les deux années suivantes on a gagné le championnat... beaucoup de choses, de gens que je connais, des amis resteront. Bâle est un grand club, très bien organisé pour former une équipe qui reste en Europe. J'ai eu trois années extraordinaires à Bâle.
Dans quel club rêverais-tu de jouer ?
Pour le moment, je veux me concentrer pour bien jouer à Nantes. C'est le but. Bien jouer et jouer beaucoup de matches. Après, bien sûr, un club de rêve... peut-être le AC Milan ou Barcelone mais je sais que je n'irai jamais ! (rire)
Quel est ton joueur préféré encore en activité ?
Thierry Henri, il est fort. C'est l'un des rares joueurs qui peut décider de l'issue d'un match. Il y a aussi Ronaldinho qui peut faire ça, Messi, Juninho. Il y a très peu de joueurs qui peuvent influer autant sur un match.
Que retiens-tu de ton passage au Japon ?
C'était difficile, surtout les deux premiers mois. Mais après, c'était extraordinaire parce que c'est une culture complètement différente. Alors c'est clair, ce n'est pas le niveau de football le plus compétitif du monde mais j'ai beaucoup joué et l'expérience, dans son ensemble, a été très positive.